Feu de forêt pour le DDRM de l'Isère (38)
Description du risque
Données brutes ingérées par le prev'hub
En pleine canicule, la montagne du Néron s'embrase. Un incendie causé par la foudre s'est déclaré le 27 juillet 2003 <!-- image --> ## Qu’est-ce qu’un feu de forêt ? On parle de feu de forêt lorsqu'un feu démarre en forêt ou se propage en forêt. En plus des forêts au sens strict, les incendies peuvent concerner des formations subforestières de petite taille : le maquis, la garrigue et les landes. Généralement, les périodes de l'année les plus propices aux feux de forêt sont : - > l'été car, aux effets conjugués de la sécheresse et d'une faible teneur en eau des sols, viennent s'ajouter les travaux et loisirs en forêt ou à proximité, - > la sortie de l'hiver, lors de laquelle peuvent avoir lieu des brûlages agricoles alors que la végétation herbacée est sèche. <!-- image --> Pour se déclencher et se propager, le feu a besoin des trois conditions suivantes : - > une source de chaleur (flamme, étincelle) : très souvent l'homme est à l'origine des feux de forêt par imprudence (travaux agricoles et forestiers, mégots, barbecues, dépôts d'ordures), accident ou malveillance, - > un apport d'oxygène : le vent qui active la combustion et favorise la dispersion d'éléments incandescents lors d'un incendie, - > un combustible (végétation) : le risque de feu est plus lié à l'état de la forêt (sécheresse, disposition des différentes strates, état d'entretien, densité, relief, teneur en eau...) qu'à l'essence forestière elle-même (chênes, conifères...). Un feu peut prendre différentes formes selon les caractéristiques de la végétation et les conditions climatiques dans lesquelles il se développe : <!-- image --> - > les feux de sol brûlent la matière organique contenue dans la litière, l'humus ou les tourbières. Alimentés par incandescence avec combustion, leur vitesse de propagation est faible ; <!-- image --> - > les feux de surface brûlent les strates basses de la végétation, c'est-à-dire la partie supérieure de la litière, la strate herbacée et les ligneux bas. Ils se propagent en général par rayonnement et affectent la garrigue ou les landes ; - > les feux de cimes brûlent la partie supérieure des arbres (ligneux hauts) et forment une couronne de feu. Ils libèrent en général de grandes quantités d'énergie et leur vitesse de propagation est très élevée. Ils sont d'autant plus intenses et difficiles à contrôler que le vent est fort et le combustible sec. <!-- image --> ## Le risque feu de forêt dans le département Les incendies de l'été 2003 (massif du Néron et de Pont-en-Royans) ont révélé l'existence du risque incendie dans le département de l'Isère. Les services de l'État ont engagé des études afin de connaître, d'une part, l'aléa risque feux de forêt et, d'autre part, les enjeux sur ces secteurs. © Photothèque IRMa / Sébastien Gominet Incendie de forêt dans le Var - 26 juillet 2004 <!-- image --> Trente-sept communes de l'Isère ont été classées à risque d'incendie de forêt. Dans ces communes, afin de diminuer le risque d'éclosion d'incendies à l'interface entre l'urbanisation et la forêt, une obligation réglementaire de débroussaillement à proximité des constructions a été mise en place lorsque celles-ci sont situées à moins de deux cents mètres de la forêt. Depuis 2003, on ne recense pas de feux de forêt de grande surface. Néanmoins, des feux de végétation importants ont eu lieu (Viriville, en 2011 : 40 ha de broussailles). ## Classement des secteurs à risque ## Le croisement des deux cartes (aléas et enjeux) a permis d’identifier les secteurs les plus sensibles | Communes | Communes | Numéro d’arrêté | Secteur | |----------------------------------------------------------------------|-----------------------------------------------------------------------------------|------------------------------|-------------------------------------------------------| | Fontaine Noyarey Sassenage | Seyssinet-Pariset Seyssins Veurey-Voroize | 2007-05812 du 2 juillet 2007 | Rebord du Vercors - Cluse de Voreppe | | Fontanil-Cornillon Mont-Saint-Martin Proveysieux Quaix-en-Chartreuse | Saint-Egrève Saint-Martin-Le-Vinoux Voreppe | 2007-05811 du 2 juillet 2007 | Rebord occidentale de la Chartreuse | | Claix Gua (Le) Pont-de-Claix (Le) | Saint-Paul-de-Varces Varces Vif | 2007-05819 du 2 juillet 2007 | Rebord du Vercors-Sud de l’agglomération grenobloise | | Barraux Bernin Buissière (La) Chapareillan Crolles Flachère (La) | Lumbin Saint-Nazaire-les-Eymes Saint-Vincent-de-Mercuze Terrasse (La) Touvet (Le) | 2007-05813 du 2 juillet 2007 | Rebord oriental de la Chartreuse | | Biviers Corenc Grenoble Meylan | Montbonnot-Saint-Martin Saint-Ismier Tronche (La) | 2007-05818 du 2 juillet 2007 | Rebord Sud de la Chartreuse | <!-- image --> <!-- image --> ## Les consignes individuelles de sécurité 1. Se mettre à l’abri 2. Ecouter la radio 3. Respecter les consignes ## AVANT <!-- image --> ## PENDANT - > Repérer les chemins d'évacuation, les abris - > Prévoir les moyens de lutte (points d'eau, matériels) - > Débroussailler - > Vérifier l'état des fermetures, portes et volets, toiture ## Si vous êtes témoin d’un départ de feu : - > informer les pompiers (18 ou 112 portable) le plus vite et le plus précisément possible - > attaquer le feu, si possible ## Dans la nature : - > s’éloigner dos au vent - > si on est surpris par le front de feu, respirer à travers un linge humide - > à pied, rechercher un écran (rocher, mur...) - > ne pas sortir de votre voiture ## Une maison bien protégée est le meilleur abri : - > fermer et arroser volets, portes et fenêtres - > occulter les aérations avec des linges humides - > rentrer les tuyaux d'arrosage pour les protéger et pouvoir les réutiliser après ## Les conséquences sur les personnes et les biens concernant la reconstitution des biotopes, la perte de qualité des sols et le risque important d'érosion, consécutif à l'augmentation du ruissellement sur un sol dénudé. ## La connaissance du risque La connaissance du risque est basée sur le croisement de l'aléa feu de forêts avec les enjeux d'occupation des sols et d'équipement menacés. Une étude cartographique sur l'ensemble du département a été conduite à l'initiative des services de l'Etat. ## La surveillance et la prévision des phénomènes La prévision consiste, lors des périodes les plus critiques de l'année, en une observation quotidienne des paramètres impliqués dans la formation des incendies (particulièrement les conditions hydrométéorologiques et l'état de la végétation). Une surveillance constante de tous les massifs sensibles permet également de détecter au plus tôt tout départ de feu. Les secours peuvent ainsi intervenir le plus rapidement possible. Cette rapidité d'intervention conditionne fortement l'étendue potentielle d'un incendie. Une cartographie des équipements de prévention et de lutte existant en forêt a été engagée en 2004. Elle recense et positionne les accès, les chemins, les points d'eau pouvant être utilisés pour la surveillance ou lors d'un incendie. Une classification normalisée de ces données, validée par le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) permet de caractériser ces Département de l’Isère DDRM 2020 ## APRÈS - > Eteindre les foyers résiduels Bien que les incendies de forêt soient beaucoup moins meurtriers que la plupart des catastrophes naturelles, ils n'en restent pas moins très coûteux en termes d'impact humain, économique, matériel et environnemental. Les atteintes aux hommes concernent principalement les sapeurs pompiers et plus rarement la population. Le mitage, qui correspond à une présence diffuse d'habitations en zones forestières, accroît la vulnérabilité des populations face à l'aléa feu de forêt. De même, la diminution des distances entre les zones d'habitat et les zones de forêts limite les zones tampon à de faibles périmètres, insuffisants à stopper la propagation d'un feu. En Isère, la forêt de montagne a souvent une fonction de protection contre les risques naturels, notamment chute de blocs et avalanches. Ceci rend ces forêts d'autant plus sensibles à l'aléa d'incendie. La destruction d'habitations, de zones d'activités économiques et industrielles, ainsi que des réseaux de communication, induit généralement un coût important et des pertes d'exploitation. L'impact environnemental d'un feu est également considérable en termes de biodiversité (faune et flore habituelles des zones boisées). Aux conséquences immédiates, telles que les disparitions et les modifications de paysage, viennent s'ajouter des conséquences à plus long terme, notamment ## L’historique des principaux feux de forêt dans le département | 1958 à 1960 | Vizille : de nombreux feux dans le secteur de cette commune | |------------------------------------------|--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------| | 1976 | Pellafol : feu avec intervention des Canadairs - 40 hectares | | 1982 | Massif de Chambaran : 80 hectares | | 1984 | Vif : feu inaccessible, avec intervention des Canadairs - plusieurs dizaines d’hectares | | 1986 | Massif de Chambaran : 20 hectares | | 1989 | Massif de Chambaran : 50 hectares | | 1990 | Mayres-Savel : 175 hectares de pins | | 1998 | Vif : lieu dit "Uriol" - 30 hectares | | 2003 | Année exceptionnelle de par la chaleur et la sécheresse | | 23 juin 2003 | Charvieu-Chavagneux : 20 ha de chaumes brûlés entraînant la destruction d'une maison | | 20 jullet 2003 | Pont en Royans : un feu nécessite l'engagement de 60 sapeurs-pompiers soutenus par 3 Trackers et 2 Fockers. Ce feu a duré 30 jours et a dérouté les secours par son relief (300 m de dénivelé) nécessitant de nombreux héliportages. Une reprise (ou nou- veau départ) le 12 août devait nécessiter l'engagement massif de moyens terrestres et de 2 canadairs avec risque d'incendie et de chute de pierres dans le village. Le feu aura parcouru plus de 130 hectares. | | 27 juillet 2003 | Saint-Martin-le-Vinoux : deux impacts de foudre touchent le Néron . Le premier sur la ligne de crête du Néron nécessite l'engagement de personnels du G.R.I.M.P. (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux). Le second, dans le couloir de l'ava- lanche, commune de Saint-Egrève , couve pendant deux jours avant de se manifester. Ces feux ont duré pendant 33 jours parcourant plus de 380 hectares de forêts et de sous-bois. Toutes les techniques connues des spécialistes en feux de forêts ont été ten- tées. La dangerosité du site (1 000 m de dénivelé, risque d'éboulis, terrain très accidenté…), la météorologie locale particulière (vents tournoyants, brises de pente) ont nécessité l'en- gagement massif de sapeurs-pompiers avec plus de 200 hommes au plus fort du feu. Il a même été fait appel aux renforts zonaux, aux moyens nationaux par ailleurs fortement mobilisés dans le Sud-Est de la France et à la location de jusqu'à 6 hélicoptères privés en simultané larguant jusqu'à 300 m 3 d'eau par jour. | | 11 août 2003 | Sassenage : départ de feu au lieu-dit “L es Rivoires”. Ce feu a progressé très vite en direc- tion de zones habitées et grâce à l'engagement massif de moyens (60 sapeurs-pom- piers) combinés avec un hélicoptère de location, il a été possible de limiter la surface à 2 hectares. Valjouffray, Livet-gavet, La Sûre, cirque de Saint-Même : parallèlement aux feux cités ci-dessus qui mobilisaient bon nombre de sapeurs-pompiers, 4 feux ne pouvaient être jugulés en raison de l’inaccessibilité par des moyens terrestres et de l’indisponibilité ou de l’inefficacité des hélicoptères. | | 12 août 2003 | Sainte-Marie-du-Mont : un feu a démarré. Il a mobilisé en moyenne 20 sapeurs-pom- piers par jour, pendant 3 jours. Ces derniers ont reçu l'appui considérable de l'O.N.F. en vue de nettoyer une zone d'appui et stopper la progression du feu, qui n'a parcouru que 30 ha du fait de leur engagement. | | 28 août 2003 | Saint-Pancrasse : un feu attisé par un vent très violent prenait vite de l'ampleur jusqu'à développer un front de flammes de plus de 400 mètres. Nord du département : il y a également lieu de citer les multiples départs pour feu de chaumes, de récoltes, de broussailles, de prés qui ont été traités principalement dans ce secteur (Assieu, Moras, Siccieu-Saint-Julien-et-Carisieu, Salaise-sur-Sanne, Ville-sous- Anjou…). | | Du 1 er juin 2003 au 30 septembre 2003 | Les feux de végétaux ont nécessité plus de 1 650 interventions des services d'incendie et de secours de l'Isère. | Camion-citerne feux de forêts (CCF) <!-- image --> équipements. Les opérations de surveillance ou de lutte contre l'incendie peuvent ainsi être conduites de façon opérationnelle et en sécurité. Un travail commun de conseil aux communes a été mené par l'ONF et le SDIS afin d'améliorer les équipements de défense de la forêt contre les incendies (D.F.C.I). <!-- image --> Ces données permettent également d'informer les services de l'Etat, le conseil départemental et les collectivités locales sur ces équipements. Elles permettent aussi d'orienter les projets d'équipements sur les secteurs forestiers à la fois exposés au risque d'incendie et déficitaires en desserte. Cette cartographie, en complément de celle du risque, contribue à la stratégie de prévention et de lutte contre les incendies de forêt élaborée par l'Etat et le conseil départemental. <!-- image --> ## Le risque feu de forêt ## Les actions opérationnelles du SDIS 38 En complément des actions engagées par l'Etat et le conseil départemental de l'Isère en matière de cartographie et de réglementation, le SDIS met en place un plan opérationnel spécifique pour combattre les incendies de forêts. Tout d'abord Météo-France fournit chaque jour au SDIS des indices de sécheresse de la végétation ; les services de secours pourront ainsi déterminer l'indice forêt météo (IFM) et préparer un dispositif préventif en affectant des moyens adaptés dans les secteurs les plus critiques. ## Les travaux de mitigation Parmi les mesures prises ou à prendre pour réduire l'aléa feu de forêt ou la vulnérabilité des enjeux, on peut citer : ## > Les mesures collectives ## L’aménagement des zones forestières Face au risque feu de forêt, la prévention consiste en une politique globale d'aménagement et d'entretien de l'espace rural et forestier (piste d'accès pompiers, pare-feux, points d'eau, débroussaillement organisé…), sur laquelle s'appuient des stratégies de surveillance et de lutte contre l'incendie, comme la stratégie de maîtrise des feux naissants développée depuis 1987 dans le midi méditerranéen. Un plan départemental de protection des forêts contre l'incendie (PDPFCI), en cours de validation, a été élaboré par les services de l'État en concertation avec les partenaires techniques, notamment le SDIS, ONF, CRPF (centre régional de la propriété forestière), Météo-France et avec les collectivités. Le guide du débroussaillement 38 <!-- image --> Il présente la situation du département au regard du risque incendie et établit les actions à mener sur la durée du plan (2013-2020) afin d'améliorer la prévention du risque : amélioration des équipements de défense des forêts contre l'incendie (DFCI), veille météorologique, formation et information, mise à jour et veille réglementaire. La réduction de la biomasse combustible par le pastoralisme ou l'agriculture constitue également une mesure de prévention du risque de propagation du feu. ## > Les mesures individuelles Le débroussaillement et le maintien à l'état débroussaillé sont obligatoires autour des habitations, chantiers, ateliers, des voies privées et publiques situés à moins de 200 mètres d'un bois ou d'une forêt dans les communes classées à risque (cf tableau précédent). L'arrêté préfectoral n° 2013-147-0018 précise les modalités du débroussaillement réglementaire dans les 37 communes classées à risque d'incendie de forêt. ## Le débroussaillement Un guide pratique destiné aux personnes concernées par cette obligation a été publié sur le site de l'État en Isère : http://www.isere.gouv.fr/Politiques-publiques/ Agriculture-foret-et-developpement-rural/Foret/ Prevention-contre-les-incendies-de-forets/ Obligation-Legale-de-Debroussaillement/ Guide-du-debroussaillement-reglementaire © ONF / Jean-Marc Péchart <!-- image --> ## Aléa feu de forêt L’aléa global incendie de forêt est déterminé en combinant : - > l’aléa subi (combustibilité, conditions de propagation du feu), - > les conditions d'éclosion : inflammabilité de la végétation, points d'éclosion privilégiés (voies carrossables, lignes SNCF et EDF, dépôts d'ordures). <!-- image --> <!-- image -->
Les gestes de prévention :
Depuis le 1er juin 2023, Météo France publie la « Météo des forêts » pour informer les Français sur le niveau de danger de feu en métropole.
AVANT
- Respecter les règles d'emploi du feu.
- Prévoir les moyens de lutte (points d'eau, matériels...).
- Repérer les chemins d'évacuation et les abris.
- Débroussailler régulièrement autour de la maison.
- Ne pas stocker de matière inflammables à proximité des habitation.
- Ne pas fumer dans les forêts et les espaces naturels.
- Respecter les interdictions d'accès.
- Vérifier l'état des fermetures (portes, volets) et nettoyer régulièrement les toitures et gouttières.
PENDANT
- Informer les pompiers et ouvrir le portail pour faciliter leur accès à la maison.
- Arroser le bâtiment avant l'arrivée des flammes et occulter les aérations avec des linges humides.
- Débâcher la piscine.
- Fermer les bouteilles de gaz.
- S'éloigner dos au vent.
- S'abriter dans un bâtiment et fermer les portes et les volets.
- Boucher les entrées d'air (aérations, cheminées...).
- Respirer à travers un linge humide.
- Se préparer à l'évacuation : n'évacuer que sur ordre des autorités.
APRES
- Eteindre les foyers résiduels sans prendre de risques inutiles.
- Prendre des nouvelles de ses voisins.