Rupture de barrage pour le DDRM des Pyrénées-Orientales (66)
Description du risque
Données brutes ingérées par le prev'hub
Définitions et conséquences
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Définitions
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Manifestations
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Conséquences
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Etat du risque dans le département
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Communes concernées par le risque rupture de barrage
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Prévention du risque rupture de barrage
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Etude des dangers
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Surveillance
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Prise en compte dans l’aménagement du territoire
.................................................... 143
Information préventive
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Organisation des secours et consignes de sécurité
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Organisation des secours
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Consignes individuelles de sécurité
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Pour en savoir plus
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Cartographie
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## DÉFINITIONS ET CONSÉQUENCES
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## DÉFINITIONS
Un barrage est un ouvrage artificiel ou naturel (résultant de l'accumulation de matériaux à la suite de mouvements de terrain), établi le plus souvent en travers du lit d'un cours d'eau, retenant ou pouvant retenir de l'eau (de façon permanente ou non). Les barrages ont plusieurs fonctions qui peuvent s'associer : la régulation de cours d'eau (écrêteur de crue en période de crue, maintien d'un niveau minimum des eaux en période de sécheresse), l' irrigation des cultures, l' alimentation en eau des villes, la production d'énergie électrique , la retenue de rejets de mines ou de chantiers, le tourisme et les loisirs , la lutte contre les incendies …
On distingue deux types de barrages selon leur principe de stabilité :
- · le barrage poids , résistant à la poussée de l'eau par son seul poids. De profil triangulaire, il peut être en remblais (matériaux meubles ou semi-rigides) ou en béton ;
- · le barrage voûte dans lequel la plus grande partie de la poussée de l'eau est reportée sur les rives par des effets d'arc. De courbure convexe tournée vers l'amont, il est constitué exclusivement de béton. Un barrage béton est découpé en plusieurs tranches verticales, appelées plots.
Le classement des barrages et des digues a évolué ces dernières années et est défini par le décret n°2015-526 du 12 mai 2015. Les barrages sont classés en 3 catégories allant de A à C, selon leur hauteur et le volume retenu par le barrage. Les petits ouvrages, de faible hauteur ou de faible capacité de stockage, et pour lesquels il n'existe pas d'habitations à proximité, ne relèvent pas de la nomenclature « barrage de retenue ».
Pour les barrages des classes A et B, le dossier doit contenir une étude de dangers (EDD). Celle-ci est une évaluation des risques de rupture selon les performances de l'ouvrage, ainsi qu'une évaluation des enjeux liés à la zone proche du barrage et à la vulnérabilité du territoire.
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Pour les barrages soumis à PPI, l'EDD apporte également des informations permettant de caractériser l'onde de submersion suite à une rupture totale de l'ouvrage : étendue des zones submergées, hauteur et vitesse de l'eau, délai de passage de l'onde, zonage ...
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Le phénomène de rupture de barrage correspond à une destruction partielle ou totale d'un barrage.
Les causes de rupture peuvent être diverses :
- · techniques : défaut de fonctionnement des ouvrages (vannes, déversoirs, chenal) permettant l'évacuation des eaux, vices de conception, de construction ou de matériaux, vieillissement des installations ;
- · naturelles : séismes, crues exceptionnelles, glissements de terrain (soit de l'ouvrage lui-même, soit des terrains entourant la retenue et provoquant un déversement sur le barrage) ;
- · humaines : insuffisance des études préalables et du contrôle d'exécution, erreurs d'exploitation, de surveillance et d'entretien, malveillance.
Le phénomène de rupture de barrage dépend des caractéristiques propres du barrage. Ainsi, la rupture peut être :
- · progressive mais rapide dans le cas des barrages en remblais, par érosion régressive, suite à une submersion de l'ouvrage ou à une fuite à travers celui-ci (phénomène de « renard ») ;
- · brutale dans le cas des barrages en béton, par renversement ou par glissement d'un ou plusieurs plots.
Une rupture de barrage entraîne la formation d'une onde de submersion se traduisant par une élévation brutale du niveau de l'eau à l'aval et dans la vallée.
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## CONSÉQUENCES
L'onde de submersion ainsi que l'inondation et les matériaux transportés, issus du barrage et de l'érosion intense de la vallée, peuvent occasionner des dommages considérables :
- · sur les hommes : noyade, ensevelissement, personnes blessées, isolées ou déplacées;
- · sur les biens : destructions et détériorations aux habitations, au patrimoine, aux entreprises, aux ouvrages (ponts, routes, etc.), aux réseaux d'eau, téléphonique et électrique, au bétail, aux cultures ; paralysie des services publics, etc.;
- · sur l'environnement : endommagement, destruction de la flore et de la faune, disparition du sol cultivable, pollutions diverses, dépôts de déchets, boues, débris, etc., voire accidents technologiques, dus à l'implantation d'industries dans la vallée (déchets toxiques, explosions par réaction avec l'eau, etc.).
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## ETAT DU RISQUE DANS LE DÉPARTEMENT
Les principaux grands barrages présents dans les Pyrénées-Orientales sont les suivants :
| Grands barrages (>10 m) | Cours d'eau | 1$^{ère}$ mise en eau | Type | Hauteur en m * | Capacité en Mm 3 |
|-------------------------------------------------------------|--------------------------------------------|--------------------------|------------------------------------------------------------------------------------|-------------------|---------------------|
| Barrage de Matemale | L'Aude | 1959 | Poids en terre homogène sans noyau étanche | 33,5 | 20,5 |
| Barrage de Puyvalador | L'Aude | 1932 | Poids en béton | 30,9 | 9,9 |
| Barrage du Lanoux | Ruisseau De Font Vive | 1962 | Voûte mince dissymétrique, à double courbure et à rayon variable | 42,5 | 70,7 |
| Barrage des Bouillouses | La Têt | 1910 | Type poids en maçonnerie ordinaire | 17,5 | 17,3 |
| Barrage sur l'Agly | L'Agly | 1994 | Type poids et digue mixte remblai, enrochements à noyau d'étanchéité central | 57 | 27,5 |
| Barrage de la retenue principale de Villeneuve- de-la-Raho | Bassin versant du Réart et étang de Canet | 1978 | Type digue en terre zonée (15 600 m$^{3}$) avec noyau central argileux imperméable | 13.40 | 18.8 |
| Barrage de Vinça | La Têt | 1978 | Type poids en béton et digue en remblai | 55 | 24,6 |
| Barrage des Escoumes | Ruisseau des Escoumes, affluent de la Têt | 1976 | Barrage en remblai | 26 | 0,9 |
- * au-dessus du point le plus bas du terrain naturel à l'aplomb de l'ouvrage
L'élaboration d'un plan particulier d'intervention (PPI barrage) est obligatoire pour tout barrage de plus de 20 mètres au-dessus du point le plus bas du sol naturel et de capacité de stockage supérieure à 15 millions de mètres cube.
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Aucune rupture de barrage n'a été recensée dans le département. En un siècle, deux accidents de barrage se sont déroulés sur le territoire français, causant la mort de 540 personnes :
- · la rupture du barrage de Bouzey dans les Vosges, le 27 avril 1895 (barrage poids en maçonnerie, d'une hauteur de 18 mètres, construit en 1880). Le barrage céda sous la pression des 7 millions de m³ d'eau contenus dans le réservoir, provoquant la mort de 87 personnes et d'importants dégâts matériels ;
- · la rupture du barrage de Malpasset dans le Var, le 2 décembre 1959 (barrage voûte en béton, d'une hauteur de 60 mètres, construit en 1954). Le barrage céda et une vague de 40 mètres de haut s'engouffra dans la vallée. Elle dévasta la ville de Fréjus, provoquant la mort de 423 personnes et causant d'importants dégâts matériels.
Dans les deux accidents cités ci-dessus, la rupture s'est produite lors de la première mise en eau de l'ouvrage. Depuis ces accidents, la réglementation a considérablement renforcé les dispositifs d'auscultation des ouvrages, d'alerte et d'organisation des secours.
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## COMMUNES CONCERNÉES PAR LE RISQUE RUPTURE DE BARRAGE
Barrage de l'Agly, DREAL Occitanie
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Barrage des Bouillouses
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Barrage du Lanoux, DREAL Occitanie
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Barrage de Matemale
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Barrage de l'Agly : Planèzes, Rasiguères, Latour-de-France, Estagel, Cases-de-Pene, Espira-de-l'Agly, Rivesaltes, Claira, Saint-Laurent-de-laSalanque, Saint-Hippolyte, Le-Barcarès, Salses, Torreilles, Pia, Bompas, Villlelongue-de-la-Salanque, Sainte-Marie.
Barrage des Bouillouses : Font-Romeu-Odeillo-Via, Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, Ur, Bourg-Madame, Les Angles, La-Llagonne, Bolquère, Mont-Louis, Sauto, Fonpédrouse, Thuès-Entre-Valls, Canaveilles, Nyer, Olette, Souanyas, Serdinya, Fuilla, Villefranche-de-Conflent, Corneilla-de-Conflent, Ria-Sirach, Codalet, Prades, Catllar, Eus, Marquixanes, Vinça, Rodès, Bouleternère, Ille-sur-Têt, Néfiach, Millas, Corneilla-la-Rivière, Saint-Féliu d'Amont, Saint-Féliu d'Avall, Pézilla-la-Rivière, Le-Soler, Villeneuve-la-Rivière, Baho, Saint-Estève et Perpignan.
Barrage du Lanoux : Angoustrine-Villeneuve-les-Escaldes, Porté-Puymorens, Porta, Latour-de Carol, Enveitg.
Barrage de Matemale : Puyvalador, Real, Formiguères, Matemale.
Barrage de Vinca : Rodès, Bouleternère, Ille-sur-Têt, Néfiach, Millas, Corneilla-la-Rivière, Saint-Féliu d'Avall, Saint-Féliu-d'Amont, Pézilla-la-Rivière, Le-Soler, Villeneuve-la-Rivière, Baho, Saint-Estève, Perpignan, Canet en Roussillon, Torreilles, Pia, Bompas, Villlelongue-de-la-Salanque, Sainte-Marie.
Barrage de Villeneuve-de-la-Raho : Villeneuve-de-la-Raho, Bages, Montescot, Elne, Théza, Corneilla-del-Vercol, Alénya, Saint-Cyprien, Saint-Nazaire et Canet-en-Roussillon.
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Barrage de Vinca, DREAL Occitanie
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Barrage des Escoumes, Parement, DREAL Occitanie
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## PRÉVENTION DU RISQUE RUPTURE DE BARRAGE
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## ETUDE DES DANGERS
La règlementation impose au propriétaire, exploitant ou concessionnaire d'un barrage de classe A ou B la réalisation d'une étude de dangers par un organisme agréé comprenant un diagnostic exhaustif de l'état du barrage et l'étude des conséquences d'une rupture de l'ouvrage sur les personnes et les biens situés en aval.
Dans le cas particulier où l'étude de dangers du barrage peut servir de base à l'élaboration du plan particulier d'intervention, un calcul d'onde de submersion en cas de rupture est réalisé dans le cadre de l'analyse des risques.
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## SURVEILLANCE
La surveillance de l'ouvrage incombe à l'exploitant du barrage, assisté par un bureau d'étude agréé. Les barrages de classes A, B ou C sont exploités selon des consignes de surveillance et sont dotés, pour la plupart, de dispositifs d'auscultation capables de détecter les signes avant-coureurs d'un accident.
Ces dispositifs, conjugués à des examens techniques de routine de l'ouvrage et de son environnement, ainsi que des visites techniques approfondies, à une fréquence qui dépend de la classe de l'ouvrage permettent à l'exploitant de suivre son comportement. L'exploitant rend compte de cette surveillance de l'ouvrage dans un rapport de surveillance qu'il transmet au Préfet, a minima, entre chaque visite technique approfondie.
La surveillance du barrage s'effectue pendant la construction, la période de mise en eau ainsi qu'au cours de la période d'exploitation. Elle s'appuie sur de fréquentes inspections visuelles et des mesures d'auscultation du barrage et de ses appuis.
L'État s'assure que l'exploitant réalise cette surveillance, par l'intermédiaire des services de la DREAL, sous l'autorité des préfets, à l'occasion d'inspections périodiques.
Tous les 10 ou 15 ans, une inspection approfondie de l'ouvrage est réalisée après un examen de toutes les parties habituellement noyées (après une vidange ou examen par des moyens subaquatiques). L'exploitant fournit à cette occasion une étude de danger du barrage.
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## PRISE EN COMPTE DANS L'AMÉNAGEMENT
Le risque de rupture de barrage n'est pas pris en compte dans l'urbanisme réglementaire.
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## INFORMATION PRÉVENTIVE
## Campagne d'information du public
En complément du DDRM et du DICRIM, dans les communes concernées par un ouvrage faisant l'objet d'un Plan Particulier d'Intervention (PPI), une campagne d'information « PPI » doit être réalisée. Son objectif est de faire connaître les risques et les consignes de sécurité spécifiques. Ces campagnes doivent être renouvelées au maximum tous les 5 ans.
## Sensibilisation des usagers
Enfin, EDF réalise des campagnes d'information en bordure des cours d'eau à l'aval des ouvrages, afin de sensibiliser les usagers (pêcheurs, promeneurs, baigneurs et pratiquants de sports d'eaux vives) au risque de montée brutale des eaux ; cette montée brutale peut être occasionnée par des lâchers d'eau rendues nécessaires lors de crues ou d'intempéries importantes ou lorsque le barrage présente des signes de faiblesse, afin de réguler le niveau d'eau dans la retenue.
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## ORGANISATION DES SECOURS ET CONSIGNES DE SECURITE
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## ORGANISATION DES SECOURS
## Plan particulier d'intervention
Pour les barrages dotés d'un plan particulier d'intervention (PPI), celui-ci prévoit trois niveaux d'alerte en fonction de l'évolution de l'événement :
- · Le premier stade d'enclenchement du PPI est l'état de vigilance renforcée pendant lequel l'exploitant doit exercer une surveillance permanente de l'ouvrage et rester en liaison et en échange permanents avec les autorités.
- · Le niveau supérieur, niveau d'alerte n°1, est atteint si des préoccupations sérieuses subsistent (cote maximale atteinte, faits anormaux compromettants, etc.). L'exploitant alerte alors les autorités désignées par le plan et les tient informées de l'évolution de la situation, afin que celles-ci soient en mesure d'organiser si nécessaire le déclenchement du PPI (déclenchement effectué par le préfet).
- · Lorsque le danger devient imminent (cote de la retenue supérieure à la cote maximale, perte de contrôle de l'ouvrage, etc.), le niveau 3 du PPI est enclenché. L'évacuation est immédiate. En plus de l'alerte aux autorités, l'exploitant alerte directement les populations situées dans la « zone de proximité immédiate » et prend lui-même les mesures de sauvegarde prévues aux abords de l'ouvrage, sous le contrôle de l'autorité de police.
## Au niveau communal
Les communes concernées par un PPI ont l'obligation d'élaborer un plan communal de sauvegarde (PCS).
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## CONSIGNES INDIVIDUELLES DE SÉCURITÉ
## Alerte
L'alerte aux populations s'effectue par sirènes pneumatiques du type corne de brume mises en place par l'exploitant. Plus à l'aval du barrage, il appartient aux autorités locales de définir et de mettre en œuvre les moyens d'alerte et les mesures à prendre pour assurer la sauvegarde des populations. Pour les populations éloignées des ouvrages, et si la commune est dans la zone du PPI, il est de la responsabilité du maire de répercuter l'alerte auprès de ses administrés.
## Consignes individuelles détaillées
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## CONSIGNES INDIVIDUELLES EN CAS DE RUPTURE DE BARRAGE
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## Pictogrammes des consignes
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## Selon les lieux
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Gagnez immédiatement les hauteurs
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Montez à pied immédiatement dans les étages des immeubles repérées
N'allez pas chercher vos enfants à l'école pour ne pas les exposer
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## POUR EN SAVOIR PLUS
Comité Français des Barrages et Réservoirs (CFBR) :
www.barrages-cfbr.org
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## CARTOGRAPHIE
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## LES RISQUES TECHNOLOGIQUES
## LE RISQUE TRANSPORT DE MATIÈRES DANGEREUSES
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Les gestes de prévention :
AVANT
- S'informer des risques, des modes d'alerte et des consignes en mairie.
- Préparer votre plan familial de mise en sûreté.
- Noter les numéros utiles (mairie, 112 ou 18 pompiers, 15 SAMU, 17 gendarmerie et police).
- Repérer les points hauts sur lesquels se réfugier (collines, étages élevés dans les immeubles résistants), les moyens et itinéraires d'évacuation (voir Plans Particuliers d'Intervention).
PENDANT
- Reconnaître le signal d'alerte.
- Evacuer avec le strict minimum et gagner le plus vite possible les points hauts les plus proches.
- Ne pas prendre l'ascenseur, ni s'engager dans les sous-sols.
- Ne pas revenir sur vos pas.
- Ne pas aller chercher les enfants à l'école, les enseignants organisent leur évacuation vers les points hauts.
- Ecouter la radio pour connaître les consignes de sécurité.
- Ne pas téléphoner pour libérer les lignes pour les secours.
APRES
- Attendre les consignes des autorités avant de regagner son domicile.
- Informer les autorités de tout danger.
- Aider les personnes sinistrées ou à besoins spécifiques.
- Aérer et désinfecter les pièces de son logement à l'eau de javel.
- Chauffer son logement dès que possible.
- Ne rétablir le courant électrique qui si l'installation est sèche et sécurisée.
- Contacter le plus rapidement possible l'assureur et les professionnels.