Rupture de barrage pour le DDRM du Var (83)
Description du risque
Données brutes ingérées par le prev'hub
<!-- image --> <!-- image --> DREAL PACA - Unité de contrôle des ouvrages Hydrauliques (UCOH) <!-- image --> RUPTUREDEBARRAGE Un barrage est un ouvrage artificiel ou naturel, établi en travers du lit d'un cours d'eau et retenant de l'eau. Les barrages ont plusieurs fonctions, qui peuvent s'associer : la régulation de cours d'eau (écrêteurs de crue, maintien de niveau minimum des eaux en période de sécheresse), l'irrigation des cultures, l'alimentation en eau des villes, la production d'énergie électrique, la retenue de rejets de mines ou de chantiers, le tourisme et les loisirs, la lutte contre les incendies… Il existe différents types de barrages selon les matériaux qui les composent : remblais de terre et d'enrochements, barrages en maçonnerie ou en béton de type poids ou de type voûte. LES BARRAGES DANS LE DÉPARTEMENT DU VAR : Les grands barrages : Les grands barrages exploités par EDF font l'objet d'un PPI car leur volume est très important (> 15 millions de m³). Le PPI est un document établi par le préfet pour organiser les secours en cas de rupture d'un barrage. Les ondes de rupture des 6 barrages EDF ainsi que celui de Serre-Ponçon peuvent impacter des communes du Var citées en page suivante. Les autres barrages : Outre le barrage du Riou de Méaulx d'une hauteur supérieure à 10 mètres, on compte environ 17 petits barrages dans le département du Var, d'usages divers allant de l'irrigation au plan d'eau de loisirs. L'aléa Le risque On considère que les grands barrages sont ceux dont la hauteur est supérieure à 20 mètres. - > 5 grands barrages sont implantés sur le cours du Verdon, tous exploités par EDF Pour ces "petits" barrages, la réglementation ne prévoit pas que les exploitants élaborent une étude des dangers qu'ils présentent. Ponctuellement, en fonction des enjeux situés à l'aval, les services de l'État demandent aux gestionnaires une évaluation sommaire de l'onde de submersion en cas de rupture. - · Castillon - · Chaudanne - · Sainte-Croix - · Quinson - · Gréoux - > 1 barrage situé sur le Biançon, Saint-Cassien, est également exploité par EDF avec la double vocation de réserve d'eau (agricole et potable) et de production d'électricité. - > 2 barrages construits par la CAVEM (communauté d'agglomération Var-Estérel-Méditerranée) pour l'écrêtement des crues : Cous et Saint-Esprit. - > 4 barrages exploités pour l'alimentation en eau potable : - · Carcès - · Trapan D O SS I E R D É PA R T E M E N TA L S U R L E S R I S Q U E S · Dardennes · La Verne <!-- image --> 99 <!-- image --> REX La retenue du lac de Saint-Cassien est formée par une dérivation des eaux de la Siagne et par la rivière le Biançon. L'onde de submersion concerne principalement le département des Alpes-Maritimes mais deux communes dans le Var sont concernées. Le barrage est en remblai à noyau central étanche et est associé à un évacuateur de crue et une digue fusible. Ce dispositif est conçu pour que le barrage supporte une crue décamillénale sans rupture. © DREAL | Montauroux et Tanneron | |---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------| | Aiguines, Artignosc-sur-Verdon, Baudinard-sur-Verdon, Bauduen, Montmeyan, Régusse, Saint-Julien, Trigance, La Verdière et Vinon-sur- Verdon | | Aiguines, Artignosc-sur-Verdon, Baudinard-sur-Verdon, Bauduen, Montmeyan, Régusse, Saint-Julien, Trigance, La Verdière et Vinon-sur- Verdon | | Artignosc-sur-Verdon, Baudinard-sur-Verdon, Montmeyan, Régusse, Saint-Julien et Vinon-sur-Verdon | | Montmeyan, Régusse, Saint-Julien et Vinon-sur-Verdon | | Montmeyan, Régusse, Saint-Julien et Vinon-sur-Verdon | Comment se produirait la rupture ? Saint-Cassien Serre-Ponçon Castillon Chaudanne Sainte-Croix Quinson Gréoux Vinon-sur-Verdon La destruction partielle ou totale d'un barrage peut être due à différentes causes : - > techniques : défaut de fonctionnement des vannes permettant l'évacuation des eaux lors de crues ; vices de conception, de construction ou de matériaux, vieillissement des installations, - > naturelles : séismes, crues exceptionnelles, glissements de terrain, - > humaines : insuffisance des études préalables et du contrôle d'exécution, erreurs d'exploitation, de surveillance et d'entretien, malveillance. Le type de rupture dépend des caractéristiques propres du barrage. Ainsi, elle peut être : - > progressive : dans le cas des barrages en remblais, par érosion régressive, suite à une submersion de l'ouvrage ou à une fuite à travers celui-ci, - > brutale dans le cas des barrages en béton, par renversement ou par glissement d'un ou plusieurs plots. Une rupture de barrage entraîne la formation d’une <!-- image --> D O SS I E R D É PA R T E M E N TA L S U R L E S R I S Q U E S onde de submersion se traduisant par une élévation brutale du niveau de l'eau à l'aval. L'onde de submersion du barrage de Saint-Cassien, situé dans le département du Var, pourrait concerner 2 communes du Var. Le Barrage de Saint-Cassien, de type remblai, a une capacité de près de 60 millions de m 3 . Il est exploité par EDF. Il fournit principalement de l'énergie électrique et constitue des réserves en eau domestique et agricole pour le Var et les Alpes-Maritimes. Il a la capacité d'écrêter les crues du Biançon. Ce barrage fait l'objet d'un Plan Particulier d'Intervention (PPI). La résistance du barrage aux crues exceptionnelles 100 Des crues exceptionnelles se sont produites en France sur certains fleuves et rivières. Pour exemple, les méthodes de calcul de crues extrêmes mettent en évidence que le barrage de Saint-Cassien résiste et évacue sans encombre une crue millénale avec une marge confortable. M A J E U R S DA N S L E VA R <!-- image --> D O SS I E R D É PA R T E M E N TA L S U R L E S R I S Q U E S La réglementation concernant le classement des barrages et des digues a évolué suite à la parution du décret n°2015-526 du 12 mai 2015. Les barrages sont désormais classés en 3 catégories allant de A à C, selon leur hauteur et le volume retenu par le barrage. 101 <!-- image --> Ces nouvelles dispositions peuvent conduire à la modification du classement de certains ouvrages. Elles n'abrogent pas automatiquement les anciennes dispositions individuelles qui sont actées au travers d'un arrêté préfectoral individuel. Cette surveillance du barrage s'effectue pendant la construction, la période de mise en eau ainsi qu'au cours de la période d'exploitation. Elle s'appuie sur de fréquentes inspections visuelles et des mesures d'auscultation du barrage et de ses appuis. <!-- image --> RUPTUREDEBARRAGE La conception d'un ouvrage est guidée par le souci d'assurer sa sécurité et celle de ses fondations. Dans le cas des grands barrages intéressant la sécurité publique, les ouvrages en béton doivent résister au passage d'une crue de fréquence millénale, ceux en remblai à une crue de fréquence décamillénale. Ils sont également conçus pour offrir une bonne résistance aux phénomènes sismiques. L'examen préalable des projets de barrages est réalisé conjointement par le service de l'État en charge de la police de l'eau (aspect environnemental), le service de contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques (aspect sécurité) et par le Comité technique permanent des barrages et des ouvrages hydrauliques (CTPBOH). Les services de l'État s'assurent que toutes les mesures de sûreté sont prises de la conception à la réalisation du projet. Mieux connaître le risque La carte du risque représente les zones menacées par l'onde de submersion qui résulterait d'une rupture totale de l'ouvrage. Obligatoire pour les grands barrages, cette carte détermine, dès le projet de construction, quelles seront les caractéristiques de l'onde de submersion à l'aval de l'ouvrage : hauteur et vitesse de l'eau, délai de passage de l'onde, etc. Cette carte permet également de définir la zone où le préfet déclencherait le dispositif ORSEC. Surveiller en continu les ouvrages Cette surveillance de l'ouvrage incombe à l'exploitant du barrage, assisté par un bureau d'étude agréé. Les barrages de classes A, B ou C sont exploités selon des consignes de surveillance et sont dotés, pour la plupart, de dispositifs d'auscultation capables de détecter les signes avant-coureurs d'une menace. Ces dispositifs, conjugués à des examens techniques de routine de l'ouvrage et de son environnement, ainsi qu'à des visites techniques approfondies, à une fréquence dépendant de la classe de l'ouvrage, permettent à l'exploitant de suivre son comportement. L'exploitant rend compte de cette surveillance de l'ouvrage dans un rapport de surveillance qu'il transmet au Préfet, a minima entre chaque visite technique approfondie. © DREAL <!-- image --> M A J E U R S DA N S L E VA R L'État s'assure que l'exploitant réalise cette surveillance, par l'intermédiaire des services de contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques (SCSOH), placés auprès de la DREAL chargés, sous l'autorité des préfets, à l'occasion d'inspections périodiques. Tous les 10 ou 15 ans, une inspection approfondie de l'ouvrage est réalisée après un examen de toutes les parties habituellement noyées (après une vidange ou examen par des moyens subaquatiques). L'exploitant fournit à cette occasion une étude de dangers du barrage. 102 En conséquence, les espaces non urbanisés derrière les digues doivent le rester. Dans les secteurs déjà urbanisés, des constructions peuvent être autorisées sous conditions, en dehors d'une bande de sécurité à l'arrière immédiat des digues. Le décret n°2015-526 du 12 mai 2015 réglemente les ouvrages construits ou aménagés (les digues par exemple) afin de garantir leur efficacité et leur sûreté. Le contenu des études de dangers des digues a été défini par un arrêté du 7 avril 2017. <!-- image --> <!-- image --> Électricité de France a recensé et classé les sites à risque de montée brutale des eaux et mis en place des parades adaptées pour en limiter les effets. Afin de sensibiliser les usagers à ce risque (pêcheurs, promeneurs, baigneurs, pratiquants de sports d'eaux vives et entreprises), EDF réalise des campagnes d'information en bordure des cours d'eau (panneaux, lâchers de semonce, limitation des créneaux horaires de turbinage…). serait disproportionnée par rapport à la probabilité d'un accident. L'État n'a donc pas prévu de mesure d'urbanisme à l'aval des barrages. La nature même du risque conduit à privilégier l'information, à organiser l'alerte et l'évacuation des personnes potentiellement impactées. Face au risque de rupture de barrage, la seule mesure d'urbanisme applicable pourrait être l'interdiction de construire dans les zones potentiellement menacées par l'onde de submersion. Mais, compte tenu des faibles fréquences de rupture des ouvrages et des grandes étendues des zones potentiellement menacées, une telle mesure LA PRISE EN COMPTE DU RISQUE DANS L'AMÉNAGEMENT LA PRÉPARATION AUX SITUATIONS D'URGENCE Connaissance Surveillance Information Aménagement Réduction Préparation REX Le Préfet et le Maire partagent les actions d'information préventive, semblables pour tous les risques, destinées au citoyen, aux scolaires, aux professionnels. Les espaces protégés par des digues restent des zones soumises au risque car on ne peut avoir de garantie absolue sur l'efficacité des ouvrages. Pour exemple, les digues du Reyran situées sur la commune de Fréjus ont subi d'importants dommages lors de la crue de novembre 2011, première crue forte depuis la création de l'ouvrage, qui a provoqué l'érosion de près de 400 mètres de digue. 7 barrages impactant le département du Var font l'objet d'un PPI. <!-- image --> EDF, exploitant de ces barrages, a remis au préfet le calcul des ondes de submersion en cas de rupture du barrage, ces ondes de submersion sont validées par le CTPBOH. <!-- image --> D O SS I E R D É PA R T E M E N TA L S U R L E S R I S Q U E S Les études de dangers précisant l'analyse de risque pour chaque barrage ont été réalisées par l'exploitant et mises à disposition de l'administration. EDF a mis en place des dispositifs de surveillance des ouvrages, qui permettent de détecter une anomalie et de déclarer les situations de péril imminent (liés à la structure du barrage) dans un délai compatible avec le temps nécessaire aux autorités pour alerter les populations concernées. M A J E U R S DA N S L E VA R Une liaison téléphonique spécifique est établie entre le local de surveillance et la préfecture du département où est localisé l'ouvrage. Elle est permanente et testée régulièrement. En cas d'événement majeur, l'exploitant déclenche un signal spécifique par sirènes. Ce signal émet des séquences d'une durée minimum de 2 minutes, composées d'émissions sonores de 2 secondes séparées d'interruptions de 3 secondes. Ces sirènes sont testées tous les premiers mercredis des mois de mars, juin, septembre et décembre à 12h15 avec un signal d'essai de 12 secondes (composé de 3 émissions de 2 secondes, séparées par un silence de 3 secondes). Ce signal signifie qu'il faut rejoindre immédiatement, à pied, les points de rassemblement prédéfinis sur les hauteurs (voir consignes complètes page suivante). Les ruptures qui ont fait date Apprenez à le reconnaître ! <!-- image --> En cas d'événement majeur, des messages sont radiodiffusés par « tous moyens de diffusion » à l'initiative du Directeur des Opérations de Secours (Préfet). RUPTUREDEBARRAGE En cas de risque de rupture de barrage, le préfet - et les préfets des autres départements impliqués déclenchent aussitôt le dispositif ORSEC (PPI propre au barrage, Plan NoVi), les maires déclenchant parallèlement leur Plan Communal de Sauvegarde. On dénombre environ 40 000 barrages dans le monde. Près de 150 ruptures se sont produites depuis les années 1800, dont certaines ont fait plus de 1 000 morts. En France, la rupture brutale du barrage de Bouzey (Vosges) en avril 1895 a fait 87 victimes. Le 2 décembre 1959 le barrage de Malpasset (Var), implanté sur un bloc rocheux, cède sous la pression de la montée des eaux causée par de fortes intempéries. Bilan : 423 victimes (cet ouvrage n'était ni conçu, ni construit ni exploité par EDF). ## En Italie, en 1963, la rupture du barrage de Vajont a fait plus de 2 100 victimes. D O SS I E R D É PA R T E M E N TA L S U R L E S R I S Q U E S Dans les trois accidents cités ci-dessus, la rupture s'est produite lors de la première mise en eau de l'ouvrage. Depuis ces accidents, la réglementation a considérablement renforcé les dispositifs d'auscultation des ouvrages, d'alerte et d'organisation des secours. Plus récemment, on peut citer le barrage d'Oroville qui a fait l'actualité fin février 2017. Après des pluies <!-- image --> 103 <!-- image --> M A J E U R S DA N S L E VA R diluviennes du début d'année en Californie, le barrage qui peut retenir environ 4 millions de m³ d'eau, était rempli. Le coursier de l'évacuateur de crue principal, heureusement situé dans l'appui rive droite du barrage a été très fortement endommagé, engageant les autorités à ordonner l'évacuation de la ville de Sacramento. Ce type d'évacuateur est installé sur des ouvrages du Var, dans des dimensions beaucoup plus modestes. En cas d'événement majeur, la population est avertie au moyen du signal national d'alerte, complété par le signal d'alerte spécifique aux ouvrages hydrauliques émis par des sirènes pneumatiques de type « corne de brume », installées par l'exploitant. Ce signal comporte un cycle d'une durée minimum de deux minutes, composé d'émissions sonores de deux secondes séparées par un intervalle de trois secondes. Préparez votre plan familial de mise en sûreté. - 1. Mettez-vous à l'abri - 2. Écoutez la radio - 3. Respectez les consignes des autorités <!-- image --> Évacuez et gagnez le plus rapidement possible les points hauts les plus proches cités dans le PPI ou, à défaut, les étages supérieurs d'un immeuble élevé et solide. Ne prenez pas l’ascenseur. Ne revenez pas sur vos pas. N'allez pas chercher vos enfants à l'école, les enseignants organisent leur évacuation vers les points hauts. Aérez et pièces. désinfectez les Repérez les points hauts sur lesquels se réfugier (collines, étages élevés dans les immeubles résistants), les moyens et itinéraires d'évacuation (voir PPI). Ne rétablissez l'électricité que sur une installation sèche. Chauffez dès que possible. <!-- image --> <!-- image --> REX ## Ondes de submersion des principaux barrages hydrauliques D O SS I E R D É PA R T E M E N TA L S U R L E S R I S Q U E S <!-- image --> <!-- image --> M A J E U R S DA N S L E VA R
Les gestes de prévention :
AVANT
- S'informer des risques, des modes d'alerte et des consignes en mairie.
- Préparer votre plan familial de mise en sûreté.
- Noter les numéros utiles (mairie, 112 ou 18 pompiers, 15 SAMU, 17 gendarmerie et police).
- Repérer les points hauts sur lesquels se réfugier (collines, étages élevés dans les immeubles résistants), les moyens et itinéraires d'évacuation (voir Plans Particuliers d'Intervention).
PENDANT
- Reconnaître le signal d'alerte.
- Evacuer avec le strict minimum et gagner le plus vite possible les points hauts les plus proches.
- Ne pas prendre l'ascenseur, ni s'engager dans les sous-sols.
- Ne pas revenir sur vos pas.
- Ne pas aller chercher les enfants à l'école, les enseignants organisent leur évacuation vers les points hauts.
- Ecouter la radio pour connaître les consignes de sécurité.
- Ne pas téléphoner pour libérer les lignes pour les secours.
APRES
- Attendre les consignes des autorités avant de regagner son domicile.
- Informer les autorités de tout danger.
- Aider les personnes sinistrées ou à besoins spécifiques.
- Aérer et désinfecter les pièces de son logement à l'eau de javel.
- Chauffer son logement dès que possible.
- Ne rétablir le courant électrique qui si l'installation est sèche et sécurisée.
- Contacter le plus rapidement possible l'assureur et les professionnels.